Franca

Dès généreux, la guerre est nécessaire.
Bien sourds, car d’elle sont bénéficiaires
Ces brigue-ans, et ils jachèrent la gloire;
Pendant que voix et mous n’ont que déboires,
Tu es et laurier pour le fantassin.
De leurre côté, les polis Titiens
Déclarent que le Mende entier se plaint
De notre notion, qu’il faut sang-mêlé,
Que seul nous protège un tourment zélé:
Les canons, bombes et fais-y arrêtent
L’annémi, qui à l’invasion s’apprête.
Les prêtres, coprolithes, prétextants,
Ebroués, ou tout autre plus offrant,
Adjoignent leurs voix à la Saint-Folie,
Pour que triomphe notre …poterie.
(Et Dieu sait, quand un pays fait la guerre,
Que si l’un s’ébat, le second prospère).
(Mais le soldé, le prêt, le parlez-m’en
Guerroient, c’est sûr, d’un triste sentiment.
C’est regrattable, mais fatal quand même:
L’haleine seule peut vaincre la haine.)
Un fort pou voir polis tiques décrète!
Sans lui, l’annémi fait notre conquête.
Des cris taire approuvent en pratique:
Tant raciaux, religieux que linguistiques;
Cela suffit. Nous sommes disparates.
Qui diffèrent de nous sont des stigmates.

trad. Jean-Pierre Danvy